Presse Définitivements bleus...
Big Bang
Aymeric Leroy
11 2000
Les raisons qui peuvent pousser un artiste ignoré en son temps à publier sur le tard ses œuvres en espérant que l'époque sera cette fois plus clémente, ne sont pas forcément toujours bonnes. De l'injustice réelle, qui veut que la postérité ne retienne qu'un nombre limité d'élus, au fourvoiement consistant à s'autoproclamer génie méconnu, il n'y a qu'un pas, franchi allègrement en ces temps où il est si facile de transférer quelques vieilles bandes poussiéreuses sur un CD flambant neuf.
Si, huit ans après avoir réuni sur Neuf Songes ce qu'il considérait alors comme la substantifique moelle des divers enregistrements effectués par son groupe Noëtra entre 1979 et 1981, Jean Lapouge s'est replongé dans ses archives et en a extrait un second volume, ce n'est ni par opportunisme - une telle accusation serait à dire vrai assez surréaliste, le marché potentiel d'un tel CD restant limité quels que soient ses mérites - ni par une sorte d'indulgence nostalgique à l'égard des fruits de sa création.
En effet, ce n'est pas vraiment le genre de la maison. Lapouge est plus prompt à l'autocritique, quitte à se montrer parfois injuste avec lui-même (en tant qu'instrumentiste notamment), qu'à l'autocomplaisance. En témoignent les raisons («arbitraires») pour lesquelles certains des morceaux présents sur Définitivement Bleus avaient été écartés de Neuf Songes (voir entretien). Il n'est pas pour autant modeste au point de s'excuser de faire de la musique, et revendique l'essentiel de son œuvre avec une fierté légitime. Mais cette exigence est à mettre en exergue : c'est en effet la raison pour laquelle ce second CD, loin de recycler des fonds de tiroir, est largement aussi bon, voire meilleur, que le premier.
Définitivement Bleus... apparaît comme le complément parfait de Neuf Songes, à savoir qu'il contribue à donner une vision d'ensemble plus exacte de l'?uvre de Noëtra. De par le choix et le séquençage des différentes plages et d'une remasterisation accentuant (du fait de l'emploi de la réverbération notamment) les caractéristiques néo-classiques et bucoliques de la musique, c'est cette dernière dimension qui prédominait à l'écoute de Neuf Songes. Ceci étant dit, il s'agit au final d'une nuance, car les autres facettes de Noëtra étaient également représentées.
En s'ouvrant avec le rock de chambre finement ciselé de «Mésopotamie», morceau dans lequel l'influence d'Henry Cow est la plus évidente, Définitivement Bleus remet d'emblée les pendules à l'heure : Noëtra sait aussi développer une énergie plus rock, tout en perpétuant intactes l'élégance et la subtilité de l'écriture mélodique et harmonique de Lapouge.
L'instrumentation du groupe affiche de ce point de vue une spécificité notable, en tout cas dans un contexte progressif : l'absence de claviers. Loin d'être ressentie comme un manque, celle-ci semble avoir agi comme une incitation à l'exploration d'embellissements harmoniques plus subtils, de nature orchestrale : la présence quasi systématique de musiciens additionnels en témoigne, de même que l'utilisation variée et parcimonieuse de leur apport, qui peut se limiter parfois à de petites touches pointillistes (le trombone, par exemple).
Il en résulte une répartition des rôles qui, par-delà la variété des styles visités, donne à l'ensemble une personnalité cohérente. La guitare électrique, seul instrument polyphonique utilisé ici, se voit ainsi assigner un rôle à la fois secondaire et essentiel, consistant à poser les bases harmoniques des morceaux. Fait significatif, lorsqu'elle sort de cette réserve pour se lancer dans un solo, c'est par le biais de 're-recordings', en plus de sa partie d'accompagnement. Avec la section rythmique, elle constitue le triptyque électrique de base, qui sert d'arrière-plan aux interventions des autres instruments, acoustiques pour leur part.
L'écriture de Lapouge témoigne d'un amour évident pour ces derniers, auxquels il concocte des lignes mélodiques enchevêtrées, toujours empreintes d'une grande élégance : cela va de dialogues (entre hautbois et violon le plus souvent) à des polyphonies beaucoup plus complexes (comme sur «Tintamarre»), avec toujours le même souci, celui de tirer la quintessence émotionnelle des thèmes.
Cette description ne doit pas induire en erreur quant à la nature de cette beauté musicale. Il ne s'agit pas uniquement de romantisme ou de lyrisme, ce qui nous cantonnerait à une conception monolithique, propice de surcroît aux excès de mièvrerie, des formes que celle-ci peut revêtir. Car Noëtra est tout sauf englué dans un raffinement néo-classique qui pourrait virer à l'académisme ronflant. Capable de la plus grande subtilité, il sait aussi basculer dans une intensité et une énergie plus typiquement rock, à l'exemple du très enlevé «Alpha Du Centaure», où la guitare de Lapouge prend des accents rageurs qu'on ne lui connaissait pas jusqu'alors.
La capacité d'un compositeur/arrangeur à ménager dans ses compositions, et à un niveau plus général dans son répertoire, des contrastes marqués, sans pour autant nuire à la cohérence de l'ensemble, est un élément essentiel, qui marque généralement l'arrivée à maturité de ses conceptions musicales. Dans un contexte où, comme ici, les effectifs instrumentaux à disposition sont importants, la tentation de saturer l'espace sonore est difficilement résistible, la capacité de Noëtra à l'économie de moyens sur une pièce comme «Ephémère», qui intègre le(s) silence(s) comme ingrédient fondamental, est un modèle de pensée musicale authentiquement progressive.
Toutes ces qualités, nullement altérées par une prise de son excellente (relativement à l'amateurisme des conditions d'enregistrement) et une instrumentation difficile à dater (sans doute l'absence de claviers - encore elle) qui renforce l'impression d'intemporalité émanant de cette musique, devraient inciter les mélomanes curieux et exigents à découvrir d'urgence l'œuvre de Noëtra...
ProGGnosis
27 03 2007
This is the second CD from Noëtra recorded during the period of 1979-1982. From the interesting liner notes it appears Noëtra worked hard to strike up a deal and interest, even getting as far as a meeting with ECM head honcho Manfred Eicher, which proved fruitless in the end. A sad tale indeed, but thanks to Musea we have two quality CD’s from this excellent ‘Chamber Jazz’ band. Knowing the band’s history it’s easy to see why they approached ECM, as the sound here is very reminiscent of Oregon and Eberhard Weber. I also hear bits of Paul Winter at his ‘Jazziest’, and of course elements of National Health and Soft Machine. This is wonderful stuff, and in hindsight it hard to imagine these guys did not move on to bigger things.
Rotters Club
Peppe
15 10 2009
Una strumentazione ricchissima ed un suono opulento in cui si incontrano rock, jazz, scuola di Canterbury e echi crimsoniani. Non male, eh? In effetti, la musica deiNoëtra
è davvero particolare ed ha tutte le potenzialità per far gioire chi dal prog si aspetta creatività, personalità ed emozione. Non che questi ingegnosi musicisti francesi abbiano inventato qualcosa di nuovo, ma la gustosità della loro proposta e l'acuta raffinatezza con cui essa viene eseguita denotano un temperamento particolare che fa pendere la bilancia a loro favore. Fiati e archi vanno, infatti, magnificamente a interagire con la chitarra mai invadente, eppure fondamentale, del leader Jean Lapouge, su ritmi che agilmente e naturalmente viaggiano dal rock al jazz e viceversa (in alcune occasioni sembra addirittura di essere di fronte ad una anticipazione dei canadesi Miriodor).
Définitivement bleus raccoglie dodici magiche composizioni strumentali, registrate tra il 1978 e il 1982, dalle durate molto variabili e con il comune denominatore rappresentato da una qualità estremamente elevata. Inutile descrivere ogni brano: basti dire che non solo si evitano cadute di tono, ma mancano praticamente punti deboli. L'album si può quindi definire bellissimo, nelle sue pennellate elettroacustiche e nell'abilitàstrumentale ed esecutiva dei dodici musicisti coinvolti. Quasi assurdo che abbia visto la luce solo nel 2000…
Monsieur Délire
29 01 2011
Groupe français des années 70 qui n’avait pas endisqué (triste), mais qui avait fait des enregistrements (pour ECM, déclinés). Dans les années 90 et 2000, Musea a publié d’abord deux disques studio, puis un disque en concert (déjà chroniqué sur ce blogue). Définitivement bleus est le second des deux disques studio. 68 minutes de musique inédite. Certaines pièces semblent incomplètes (“Éphémère”) mais la plupart sont des très jolies, dans une veine Rock-in-Opposition métissée d’ECM - Univers Zero en plus aérien. Assez près, aujourd’hui, d’Aranis. Mais je préfère Neuf songes ou le Live ’83.
French band of the ‘70s, never released a record (sad), but did make recordings (for ECM, declined). In the ‘90s and 200s, Musea released first two CDs worth of studio material, then a live CD (already covered on this blog). Définitivement bleus is the second of the two studio CDs. 68 minutes of unreleased music. Some tracks sound incomplete (“Éphémère”), but most are very nice, in a Rock-in-Opposition-meets-ECM vein – a more aerial take on Univers Zero’s sound. Very close to Aranis. But I prefer Neuf songes and Live ’83.
CD Kritik Progressive Newsletter Nr.38
Meinhard Foethke
01 2002
Die französische Band Noëtra war mir bisher kein Begriff, es ist Musea zu verdanken, dass die auf "Définitivement bleus ..." versammelten Stücke der Vergessenheit entrissen wurden. Jean Lapouge war der Kopf der Gruppe, die von 1976 bis 1985 existierte. Dies war auch die Zeit des Niedergangs intelligenter Rockmusik und so ist es nicht weiter verwunderlich, wenn die Bandgeschichte hauptsächlich von der Aufnahme von Demotapes und den Versuchen geprägt ist, einen Plattenvertrag zu erhalten. Da alle diese Versuche scheiterten, löste sich die Gruppe schließlich 1985 auf. Das Musikbusiness ist eben ungerecht, aber glücklicherweise kam es zu einem Kontakt mit dem Musea-Label, so dass die Aufnahmen von Noëtra nun der interessierten Öffentlichkeit vorgestellt werden können. Als Einflüsse nennt Lapouge u.a. Pink Floyd, Frank Zappa, Soft Machine, King Crimson und Jan Gabarek, entsprechend schwer verdaulich ist daher auch der Stilmix, der den Hörer bei Noëtra erwartet. Geboten wird zeitloser Jazzrock, aber auch alle oben genannten progressiven Einflüsse lassen sich in den zwölf rein instrumentalen Titel wiederfinden. Aufgrund des starken Jazz-Einflusses, lässt sich die Musik der Franzosen durchaus mit den ebenfalls in diesem Heft vorgestellten Six North und dem Venezuelaner Rigel Michelana vergleichen. Jedoch gehen Noëtra ruhiger als diese beiden zu Werke, auch spielen Saxophon und Trompete eine wichtigere Rolle. Die Aufnahmen stammen aus den Jahren 1978 bis 1982 und es ist interessant, wie sich der Stil der Band in diesem Zeitraum verändert hat. So sind die Kompositionen aus den früheren Jahren zerbrechlicher, dagegen dominieren später auch die rockigen Elemente, die Stücke haben mehr Groove, ohne dass bezüglich Komplexität und musikalischem Anspruch Abstriche gemacht werden. Im Vergleich mit Six-North und Rigel Michelena fällt der Zugang zu der Musik Noëtras schwerer, aber dafür kann man auch bei jedem Durchlauf der CD neue Feinheiten entdecken. Wirklich zu empfehlen!
betreutesproggen.de
Progressor
Olav Bjornsen
04 07 2012
One of the interesting parts of this second Noetra album is the booklet that follows the CD. Those interested in this band are served a fairly detailed history covering the band's ups and down as well as how it came to be that the first two Noetra CDs came to be. The short version for this particular production was that Lapouge, some years following the release of the first one, had a trip down memory lane revisiting the material recorded by Noetra way back when. In doing so he soon heard that there was quite a lot of the material that really merited an official release. When he had an album's worth of material he approached the people at Musea Records, and they were happy to issue this second disc of unreleased compositions by Lapouge's old band. While the first Noetra CD showcased a band that explored chamber rock and chamber music first and foremost, this second one is put together by material of a fairly different kind. The chamber rock orientation is still present at a subtle level, but the main emphasis this time around is jazz rock. Quirky, fairly sophisticated drum patterns in tioght interaction with bass guitar, Lapouge's guitars providing gentle light toned motifs as well as melodic soloing runs of a far more spirited kind, and with careful use of additional instruments as well as richly arranged themes sporting a myriad of instrument layers in an expression pretty close to what is generally described as brass rock. Opening piece Mesopotamie showcases the band's abilities at performing the more nergetic side of jazz rock quite nicely, and the following Qui Est-Il Qui Parle Artist documents their gentler side to just as good effect. And the aforementioned intense, somewhat brass rock oriented effort Tintamarre basically concludes this part of the album. The remaining items take a step away from the dedicated jazz rock oriented style, and by and large appear as constructions less developed and defined to my ears. None of them uninteresting by any means, my explorations of Noetra have lead me to conclude that whatever material this unit recorded merits an inspection, but the final 20 or so minutes of this disc don't quite live up to the high standard of the preceding material, to my ears. Those with a stronger affection for the chamber rock oriented parts of this band's repertoire might find these creations to be subtly more intriguing though, as with most music this will come down to indivudual taste.
Conclusion. Noetra's second full length album, assembled and released 8 years after their belated debut effort, documents their repertoire as a jazz rock unit quite nicely. A subtle chamber rock orientation does remain, but rhythms, arrangements and instrument motifs are first and foremost geared towards jazz rock on this occasion. And as it turns out, Noetra was easily just as skilled in that department as they were when focusing on compositions with closer ties to chamber music. An album well worth checking out if jazz rock is your thing, and in particular if you also have a soft spot for chamber rock.
http://www.progressor.net/review/noetra_1982
Canterbury prog enthusiasts and Canterbury neophytes alike will find much reason to rejoice in a new release by this obscure French band. Previously, only one Noëtra album existed in the form of Neuf Songes, released in 1992. This archival CD unearths nearly 70 minutes of previously unheard music which is sure to elevate Noëtra’s place in progressive rock history. All of the music on Définitivement Bleus was recorded between 1978 and 1982, and retains the vibe that the best progressive albums from this time period tend to display — one of a stylistically and technically advanced music built on the tradition of progressive rock’s first decade, but with enough hindsight and maturity to avoid the clichés and mistakes that had by that time helped to end the genre’s mainstream popularity. The result is intelligent, instrumental progressive rock that at times almost completely transcends the rock idiom, yet never goes completely into jazz or classical territory, though the influence of both is quite apparent. Canterbury bands such as National Health, Soft Machine and Hatfield & the North are the most obvious influences. Less so, but still audible, are the ghosts of King Crimson and the French/Belgian zeuhl axis, including Magma and Present. Composer Igor Stravinsky also looms large in the woodwind melodies of tracks like “Forfanterie” and “Qui est-il qui parle ainsi?” Good comparisons to many of the Cuneiform label’s less accessible bands could also be made. Spartan production techniques and the widespread use of violin,various horns, woodwinds and dry, clean electric guitar tones contribute to an air of mellow, almost pastoral jazziness and simplicity. This simplicity is greatly deceiving, however, as the compositions are generally quite ambitious. Dedicated, focused listening is a must for fully enjoying this album, as the complex compositions combined with restrained playing make for an album that does not exactly grab the casual listener’s attention. This is definitely one of those albums that becomes more and more rewarding with each listen. Possibly for this reason, one of the most immediately likable pieces on this album is one of the most aggressive ones. This is the vaguely Magma-esque ”Venise,” a repetitive, slowly building piece which relies on a throbbing, distorted bass guitar riff that would make Bernard Paganotti or Hugh Hopper smile. “Tintamarre” is also another attention grabber. Its slightly funky groove and uncharacteristically flashy spurts of guitar solos may remind one of late period Mahavishnu Orchestra circa Visions of the Emerald Beyond. In contrast to these pieces is the album’s longest and most refined composition “Ephemérè.” Much of this piece is composed of long periods of delicate arpeggios for solo guitar. The effect is similar to that of Robert Fripp’s duet albums with the Police’s Andy Summers and perhaps the music of fellow French progressive band Philharmonie. Halfway through this 13-minute track, the rest of the band joins in on violin, drums and bass guitar. Even then, however, the music remains relatively introspective and quiet. While it’s true that the influence of a wide variety of bands and composers may be found within the music on Définitivement Bleus Noëtra was a very unique band which incorporated all these disparate influences into an artistically strong and unified style of their own. This album is highly recommended to progressive rock enthusiasts who posses an elevated sense of good taste and the patience to wait for a classic album to unfold before their ears over many listens.
geocities.org/sunsetstrip/8827/reviews13
Iløpet av de siste arene har arkivene hos plateselskaper og musikere vært endevendt for a finne en « skatt » det gar an a fa gitt ut pa CD og tjene penger pa. Kvaliteten pà disse « skattene » kan være sa som sa, og derfor er det hyggelig a kunne melde at under tegnede for første gang pa veldig lenge virkelig har fatt forbigatt perlemellom hendene.
Noëtra er nok et band de færreste har hørt om før denne utgivelsen forela for vel et ars tid siden. Gitaristen Jean Lapouge startet pa midten av syttitallet Noëtra for a fa utløp for sine lyst til a komponere musikk i skjæringspunktet mellom Zappa, symforock og den episke musikken fra plateselskapet ECM, kjennetegnet ved artister som Jan Garbarek og Terge Rypdal. Det velfylte innleggsheftet forklarer grunnen til at musikken ikke fore ligger i samlet form før i vare dager, sa den dlen av historien skal jeg hoppe over .
Musikken som Lapouge komponerte i perioden 1978 til 1982 var tydelig inspirert av sine samtidige forbilder, og i løpet av albumet har assosiasjonene blitt vekket til sa forskjellige band som Camel (bruken av fløyte), Univers Zero (bruken av blaserinstrumenter og ekstrem dynamikk), Terje Rypdal (gitarsplillet), Gentle Giant (keyboardbruken og latformatet), Dixie Dregs (jazzrockpassajene), Magma (det suggererende drivet) og Oregon (de episke stemningene).
Altsa rader det et spennende mangfold pa denne skiva som gir den en variasjon og særpreg som jeg absolutt setter pris pa.
Det er akkurat sa iørefallende og melodisk at det ville falle i smak hos de som liker melodisk progrock, og likevel er det sapass avansert og utfordrende rytmisk, at de som fortrekker det snurrige og komplekse ogsa vil fa sitt ? En ikke ubetydelig bedrift, spør du meg.
Brillantissimo álbum de los franceses NOËTRA,grupo que en su dia no tuvo el recono cimiento que se merecia, compuesto por temas inedetitos compuestos y grabados entre 1979 y 1982.
Dado los diferentes años en los que se grabaron los temas no siempre participan los mismos músicos, solo los siete primeros tocan en todos: Jean Lapouge (guitarra), Christian Paboeuf (alientos), Daniel Renault (batería) y Denis Lefranc (bajo) como agrupación principal, mas Pierre Aubert (viola), Pascal Leberre (clarinete y sax soprano), Francis Michaud (sax tenor y flauta transversal), Denis Viollet (violonchelo), Claude Lapouge (trombón), Jacques Nobili (trombón),Guy Bodet (trompeta) y Michel Bassler (bateria). Efectivamente ¡no hay teclados! N ifalta que les hacen.
El CD está compuesto por doce magnificos temas sin desperdicio, con un sonido a medio camino entre el jazz y el clasicismo, muy cercano al canterbury, que muy bien pudiera haber sido untrabajo para el sello ECM. Un nivel instrumental altissimo, avala las composiciones, con una gran risqueza sonora y múltiples matices que vas apreciando en sucesivas escuchas.
Un álbum muy recomendable para amantes de sonidos cercanos al canterbury y atmósfèras jazzísticas, o a todos aquellos que no se conforman con el sota, caballo y rey de siempre.
Wayside Music
Second excellent archival release, recorded 1978-82, but unreleased until now, of this wonderful chamber progressive band who use guitar, oboe, violin, clarinet, saxes, flutes, bass & drums. A gentle, beautifully scored sound that sounds like a cross between Julverne & Miriodor and prime-era ECM (late 1970s), who actually courted the band, but then decided not to work with them. This was originally released about 10 years ago, but it's been out of print for a number of years and I am very happy that this was reprinted again and we can offer it to a whole new audience, who will hopefully enjoy this band as much as I do! Highly recommended.
waysidemusic.com/Noetra-Definitivement-Bleus
Soundvoyageur
Sergei Uvaroff
13 12 2014
В архивных релизах есть своя прелесть. Материал, обладающий на старте солидным потенциалом, с годами, как правило, становится "вкуснее" и тоньше. Наследие французского прожекта Noëtra - тот самый случай, когда фактор времени помогает слушателю дозреть до полноценного восприятия нетривиальных авторских опытов. Мнительность гитариста/композитора Жана Лапужа, помноженная на сдержанные отзывы коллег, не позволила ему максимально развернуться в конце 1970-х. Хотя предпосылки наличествовали.
Оригинальность замыслов Лапужа высоко ценил вокалист культового ансамбля Magma Клаус Бласквиц. Да и глава ECM Records Манфред Эйхер весьма интересовался экспериментальной стороной деятельности Noëtra. Однако наступившие восьмидесятые похоронили надежды Жана на официальное издание собственных опусов. Привычная среда обитания рушилась на глазах. Интеллектуальная музыка погрузилась в подполье, о ренессансе ее в ближайшей перспективе нечего было и заикаться. Коллектив потихонечку разбрелся. Что касается мастермайнда, то он перманентно дрейфовал от одного арт-островка к другому, в глубине души лелея надежду оживить любимое детище. Первым шагом на пути к реинкарнации стал выпущенный в июне 1992 года компилятивный CD "Neuf Songes". В течение дальнейшей восьмилетки Лапуж активно занимался сольной карьерой. Бесконечные концертные туры требовали огромных энергетических затрат, до прочего руки не доходили. И только на заре Миллениума движимый острым ностальгическим чувством мэтр решил: час реставрации пробил. Вот тогда и появились из тайников Хроноса забытые всеми пленки...Подборка "Définitivement bleus..." отличается бескомпромиссностью. Здесь нет заигрывания с публикой, обращения к поверхностным поп-шаблонам. Все двенадцать треков программы скреплены печатью глубокомысленности. Взять хотя бы вступительный номер "Mésopotamie". Chamber-джазовая траектория густо расцвечена духовыми, ритм-секция не ослабляет позиций ни на секунду. Притом гитара самого Лапужа наравне другими инструментами обеспечивает ракурс-полифонию и отнюдь не рвется в лидеры. Сочинениям присуща стилевая выпуклость. Акценты местами звучат отчетливо (к примеру, "Qui est-il qui parle ainsi?" — явный оммаж Игорю Стравинскому), а где-то носят откровенно пограничный характер (скажем, синтез фьюжн/прог-рока и камерного эстетизма в структуре "Agréments parfaitement bleus (III)" редкостно гармоничен; конфликтного жанрового противоборства тут нет и в помине). Отдельные вещи косвенно свидетельствуют о предпочтениях мсье Жана, его увлечении конструктивными выкладками Mahavishnu Orchestra ("Alpha du Centaure", "Venise") или джаз-роковыми экскурсами в духе скандинавских групп середины семидесятых ("Tintamarre"). Но финальные пьесы ("Ephémère", "Forfanterie", "Printemps noir (final)"), относящиеся к 1981-1982 гг., демонстрируют недюжинную композиторскую эволюцию маэстро, обретение профессиональной зрелости вкупе с индивидуальностью почерка. Это исключительно мощная заявка на будущее, к сожалению, не нашла себе адекватного применения. Тем не менее нам следует поблагодарить Лапужа за подобного рода рывок. Ибо такие креативные подвиги и составляют сущность прогрессива.
Резюмирую: великолепная художественная панорама, рассчитанная на поклонников камерного джаза, авант-рока и т.п. Очень рекомендую.
soundvoyager.blogspot.fr/Noetra/nnm.me/blogs/uvaroff2015
EER music
Jon Dharma Murphree
Musea deserve praise for once again keeping great music from falling into unreleased-limbo. This Noëtra album actually comes from a large body of unreleased work recorded by the guitarist / composer, and shows a
well-developed chamber-rock style that still sounds quite fresh today. It's really rather sad to consider how long it's taken to make this music available to the general public.
The album's liner notes have a detailed story of the band's convoluted history, but I'd prefer to skip directly to the music. Noëtra were mainly influenced by the avant-garde, jazz-rock, Magma, and Stravinsky, with the last being the most prominent. Interestingly, these influences seem virtually the same as seminal Belgian chamber rock group Univers Zero, who were recording around the same time period. Although Noëtra's bright, optimistic
sound would seem in direct opposition to the brooding UZ, they actually seem like two different sides of the same coin, so to speak.
Noëtra's distinctive sound comes from its sparkling, twisty violin and reed melodies and incorporation of other classical instruments (due to line-up changes, the list of musicians and instruments is huge) married with complex harmony and continually surprising thematic changes - as well as nearly omnipresent but rarely
upfront electric-classical guitar. Obviously, a rather unique ensemble! The band does best when it concentrates on the chamber-rock elements of its sound, or even the quirky style of chamber-jazz that pops up quite often (think early Henry Cow). Its considerably weaker when they try for a straighter jazz sound, but these moments are very few. Definitely unique, definitely worth hearing by all reasonably adventurous music fans!
eer-music.com/Noetra
Музыкальные Раритеты
—
Владимир Ильин
В архивных релизах есть своя прелесть. Материал, обладающий на старте солидным потенциалом, с годами, как правило, становится "вкуснее" и тоньше. Наследие французского прожекта Noëtra – тот самый случай, когда фактор времени помогает слушателю дозреть до полноценного восприятия нетривиальных авторских опытов. Мнительность гитариста/композитора Жана Лапужа, помноженная на сдержанные отзывы коллег, не позволила ему максимально развернуться в конце 1970-х. Хотя предпосылки наличествовали. Оригинальность замыслов Лапужа высоко ценил вокалист культового ансамбля Magma Клаус Бласквиц. Да и глава ECM Records Манфред Эйхер весьма интересовался экспериментальной стороной деятельности Noëtra. Однако наступившие восьмидесятые похоронили надежды Жана на официальное издание собственных опусов. Привычная среда обитания рушилась на глазах. Интеллектуальная музыка погрузилась в подполье, о ренессансе ее в ближайшей перспективе нечего было и заикаться. Коллектив потихонечку разбрелся. Что касается мастермайнда, то он перманентно дрейфовал от одного арт-островка к другому, в глубине души лелея надежду оживить любимое детище. Первым шагом на пути к реинкарнации стал выпущенный в июне 1992 года компилятивный CD "Neuf Songes". В течение дальнейшей восьмилетки Лапуж активно занимался сольной карьерой. Бесконечные концертные туры требовали огромных энергетических затрат, до прочего руки не доходили. И только на заре Миллениума движимый острым ностальгическим чувством мэтр решил: час реставрации пробил. Вот тогда и появились из тайников Хроноса забытые всеми пленки...
Подборка "Définitivement bleus..." отличается бескомпромиссностью. Здесь нет заигрывания с публикой, обращения к поверхностным поп-шаблонам. Все двенадцать треков программы скреплены печатью глубокомысленности. Взять хотя бы вступительный номер "Mésopotamie". Chamber-джазовая траектория густо расцвечена духовыми, ритм-секция не ослабляет позиций ни на секунду. Притом гитара самого Лапужа наравне другими инструментами обеспечивает ракурс-полифонию и отнюдь не рвется в лидеры. Сочинениям присуща стилевая выпуклость. Акценты местами звучат отчетливо (к примеру, "Qui est-il qui parle ainsi?" – явный оммаж Игорю Стравинскому), а где-то носят откровенно пограничный характер (скажем, синтез фьюжн/прог-рока и камерного эстетизма в структуре "Agréments parfaitement bleus (III)" редкостно гармоничен; конфликтного жанрового противоборства тут нет и в помине). Отдельные вещи косвенно свидетельствуют о предпочтениях мсье Жана, его увлечении конструктивными выкладками Mahavishnu Orchestra ("Alpha du Centaure", "Venise") или джаз-роковыми экскурсами в духе скандинавских групп середины семидесятых ("Tintamarre"). Но финальные пьесы ("Ephémère", "Forfanterie", "Printemps noir (final)"), относящиеся к 1981–1982 гг., демонстрируют недюжинную композиторскую эволюцию маэстро, обретение профессиональной зрелости вкупе с индивидуальностью почерка. Эта исключительно мощная заявка на будущее, к сожалению, не нашла себе адекватного применения. Тем не менее нам следует поблагодарить Лапужа за подобного рода рывок. Ибо такие креативные подвиги и составляют сущность прогрессива.
Резюмирую: великолепная художественная панорама, рассчитанная на поклонников камерного джаза, авант-рока и т.п. Очень рекомендую.
Сергей Уваров
http://officechipmunk.sakura.ne.jp/NOETRA.html
2000 年発表のアルバム「Definitivement Bleus」。 前作と同じく 79 年から 82 年にかけて録音された作品集である。 管楽器、弦楽器の伸びる音を中心にした、現代クラシック風にしてジャジーなサウンドは前作と同系ながらも、変拍子を多用したプログレ、カンタベリー調がやや強まった。 小ぶりの MAGMA のような強迫的なトゥッティや込み入った構成もある。 それでも、やはりどことなく素朴でのどかである。 なめらかでメロディアスなソロ楽器を中心に、小刻みなビートが支え、やや不安げな和声も交えつつもアンサンブルが行儀よく進んでゆく。 どの作品も、リードを取る楽器(得に木管楽器がすばらしい)の優しげなテーマがいい。 フレンチ・プログレの異才、CARPE DIEM や TERPANDRE を本格ジャズ、本格現代音楽寄りにしたような感じ、はたまた HATFIELD AND THE NORTH や PICCHIO DAL POZZO をゆったりさせたような感じだろうか。 いや、作曲を担当するギタリストが影響を受けたといっている SOFT MACHINE をクラシカルな室内楽風にした感じ、というのがもっともしっくりくる表現だろう。 全編インストゥルメンタル。 作曲ほどにはテクニックに安定性はないが、凝って編みこんだ音を楽しめる方にはお薦めの作品である。 ライナーにある通りこれらの作品が本当に ECM から出ていたら、世の中変わっていたかもしれません。 一部前作とモチーフを共有する作品あり。 7 曲目「Venise」は力作。ギター、サックスが活躍する 9 曲目「Tintamarre」は、カンタベリー・ジャズロックそのものな傑作。 10 曲目「Ephemere(a M.C.)」はフリーフォームの美しき野心作。
「Mesopotamie」(4:14)サロン・ミュージック風のテーマながらも展開はなかなかアグレッシヴ。
「Qui Est-il Qui Parle Ainsi ?」(4:31)物悲しく雅なオーボエが活躍。
「Reprise Mesopotamie」(1:16)
「Agrements Parfaitement Bleus (III)」(4:03)軽やかだが、実際に合わせるのは相当大変そうなアンサンブル。かっちりした 4+3 拍子のアンサンブルが気持ち悪良い。
「Agrements Parfaitement Bleus (epilogue)」(1:02)ギターのアルペジオ、弦楽器による 7 拍子パターン。
「Alpha De Centaure」(6:48)ジャズとクラシックが合体した音楽としかいいようがないドリーミーな作品。ファズギター、ソプラノ・サックスをフィーチュア。
「Venise」(6:24)
「Transparences」(7:44)
「Tintamarre」(6:36)
「Ephemere (a M.C.)」(13:28)
「Forfanterie」(7:03)
「Printemps Noir (final)」(4:20)
L'album Définitivement Bleus..., est sorti en 2000. Comme son prédécesseur, il s'agit d'une collection d'œuvres enregistrées entre 1979 et 1982. Le son, qui est classique, contemporain et jazz, avec un accent sur les sons d’ instruments à vent et à cordes, est dans la même veine que l'album précédent, mais avec un style un peu plus progressif, Ecole de Canterbury, avec beaucoup de mesures irrégulières. Il y a aussi quelques tuttis répétitifs obsessionnels et des compositions complexes, dans la veine des petits MAGMA. Néanmoins, elle reste bucolique et idyllique. L'ensemble progresse de façon aisée, avec des instruments solistes doux et mélodieux, soutenus par un rythme et des harmonies recherchées. Les thèmes doux des instruments principaux (surtout les bois) sont excellents dans toutes les pièces. Cela ressemble aux génies progressifs français CARPE DIEM et TERPANDRE mais avec une touche de vrai jazz et de vraie musique contemporaine, ou comme HATFIELD AND THE NORTH et PICCHIO DAL POZZO avec une atmosphère plus détendue. Non, la meilleure façon de le décrire l’album serait de dire qu'il s'agit d'une version classique de musique de chambre teintée de SOFT MACHINE, que le guitariste et compositeur cite comme première influence. Toutes les plèces sont instrumentales. La technique n'est pas aussi cohérente que les compositions, mais cette œuvre est recommandée pour ceux qui aiment les sons tissés de manière élaborée. Si ces morceaux avaient été enregistrés par ECM, comme le disent les liner notes, le monde aurait peut-être changé. Certaines pièces partagent des motifs avec des œuvres précédentes. Le septième titre, "Venise", est un tour de force. La piste 9 "Tintamarre", avec guitare et saxophone, est un chef-d'œuvre de jazz-rock de Canterbury. La piste 10 "Ephémère (a M.C.)" est un morceau de forme libre magnifiquement ambitieux.